Plan vélo et mobilité : l'exemple de l'entreprise Yves Rocher

Le 
6/11/2020
,  Par 
Guillaume Catoni
Plan vélo et mobilité : l'exemple de l'entreprise Yves Rocher

Avec le Plan Vélo, le gouvernement souhaite encourager les salariés à utiliser le vélo comme mode de transport entre le domicile et le lieu de travail. Cela passe par des aides fiscales pour l'employeur et pour le salarié, ainsi que par une sensibilisation à la pratique du vélo et l'amélioration des infrastructures cyclables à plusieurs niveaux. C'est ainsi que la société Yves Rocher, sur son site de Rennes, a réussi à atteindre un taux de 20% des salariés qui se déplacent à vélo : soit 60 cyclistes sur 300 salariés.

Entretien de 1km à pied, avec Eric Mesmeur, directeur des ressources humaines chez Yves Rocher France.

Quelles sont les infrastructures autour de vos locaux ?

Nous sommes installés tout près de la gare de Rennes, dans un quartier en cours de rénovation, qui a vocation à devenir le quartier d'affaire de Rennes donc nous sommes bien placés avec le train, le métro tout proche et un réseau de pistes cyclables en plein développement.

C'est un endroit extrêmement bien desservi pour venir travailler et nous bénéficions d'un environnement favorable à la pratique du vélo.

Qu'avez vous fait au sein de l'entreprise pour favoriser la pratique du vélo ?

L'infrastructure est déjà très pratique car le parking sous-terrain comprend 80 places pour voitures et quasiment 60 cyclistes qui viennent chaque jour.

Nous avons donc :

  • Enoncé une règle assez simple qui dit que les salariés pouvant se rendre au travail facilement avec les transports en commun n'ont pas de place de parking;
  • Mis en place des infrastructures pour le stationnement vélo;
  • Libéré des places de stationnement voiture pour favoriser les cyclistes toujours plus nombreux.

A voir également : Les stations de réparation pour vélo en libre service pour les entreprises et les collectivités.

Avez-vous eu des aides financières pour favoriser le vélo ?

L'aspect matériel est important. Il faut que les salariés se sentent en sécurité et qu'il puissent entreposer leur vélo en toute confiance. Nous allons sécuriser le lieu avec des caméras de surveillance et nous prenons à notre charge la moitié du coût de location d'un vélo, y compris les vélos électriques, à l'année.

De plus, nous faisons venir chaque année une startup de Rennes - Rénovelo - qui s'installe une semaine sur le site pour réparer les vélos défectueux avant le début de l'hiver, le tout gratuitement.

En effet, la très grande majorité de nos cyclistes roulent été comme hiver pour se rendre au travail.

Quels éléments déclencheurs pour se mettre au vélo ?

Cette année, c'est les 60 ans de la marque, et il se trouve que nous sommes à 60 km de La Gacilly, qui est le village historique où M. Yves Rocher a créé l'entreprise. Nous avons, à cette occasion, créé une grande manifestation au printemps qui s'appelait "60 ans 60 kilomètres" et les 300 salariés d'Yves Rocher Rennes ont rejoint la commune par des moyens de transports propres (train, vélo, cheval, pirogue...). C'est un moyen de valoriser et de relancer, pour ceux qui n'étaient pas encore convaincus, l'idée du vélo pour venir au travail.

Avez-vous des douches pour les cyclistes salariés ?

Oui, et d'autres choses importantes.
Il faut des racks pour poser les vélos, que le lieu soit sécurisé, qu'il y ait des casiers à disposition des cyclistes pour venir se changer. Nous sommes en Bretagne, il pleut de temps en temps, et les personnes doivent pouvoir se changer et mettre leurs affaires dans les casiers.
Les deux douches disponibles ne servent que peu aux cyclistes, qui n'ont pas exprimé de besoins importants sur ce plan, mais plutôt aux personnes qui font du sport entre midi et deux.

Vous avez désormais un plan vélo complet et de nombreux cyclistes : comment ça a démarré ?

De mémoire, on ne s'est pas dit un jour « tiens on va lancer un grand plan vélo ». Ca s'est fait naturellement. Nous avons des étudiants, des stagiaires, des contrats en alternance, et ceux sont les jeunes qui ont montré l'exemple et qui ont convaincu, indirectement, d'autres personnes.

Progressivement leurs collègues se sont dit « pourquoi pas moi ? ». Plus il y a de personnes qui viennent en vélo, plus il y a de convaincus. Cela s'est fait de manière assez naturelle.

Nous sommes dans un environnement, chez Yves Rochers, où la nature, le développement durable ou le RSE ne sont pas des mots vains et cela permet d'être en cohérence avec ce qu'on défend chaque jour dans notre métier et pour beaucoup dans leur vie personnelles et les valeurs qu'ils portent.

Valorisez-vous les cyclistes en interne, sont-ils mis en avant ?

Nous n'avons pas vraiment d'action de communication pour les cyclistes puisque cela se fait naturellement, même si toutes les idées sont bonnes à prendre.

Avez-vous dû convaincre pour faire passer les budgets vélo au sein de l'entreprise ?

Il n'y a pas eu de gros besoin en terme de budget, donc pas de validation importante à obtenir, et j'ai la chance d'avoir aussi la casquette de Directeur d'établissement et donc de pouvoir prendre des décisions : aménager le parking, remplacer des places de voiture au profits des vélos, de mettre en place des douches...

Ce qui est important c'est de faciliter la vie des cyclistes et d'être à l'écoute : besoin de rack, besoin de casier, ou autres, ce n'est pas un problème d'argent.

En terme d'objectif de ressources humaines, quel a été l'impact du vélo ?

Je ne l'ai pas mesuré avec des KPI propres, mais plus par un état d'esprit lié aux cohérences dans les valeurs. Je l'observe en ce début d'année avec des nouveaux arrivants qui voient 60 personnes venir à vélo sur 300, ça donne une tonalité et une cohérence à toutes ces valeurs de biodiversité et de développement durable que les jeunes diplômés recherchent de plus en plus dans le monde du travail. C'est un signe fort.

Un mot pour conclure ?

Je pense que les salariés et les citoyens recherchent une vie plus saine, plus en adéquation avec leurs propres valeurs. Et trouver dans l'entreprise cette cohérence là, ce n'est pas rien, et pour un DRH c'est extrêmement important de pouvoir le montrer, sans nécessairement avec de gros besoins d'investissement. C'est bien cela le sens de l'histoire.

Cet article est une libre retranscription du podcast réalisés en mars 2020 par 1 km à pied lors d'un entretien avec le Directeur des Ressources Humaines d'Yves Rocher, Eric Mesmeur.

Source : https://www.1kmapied.com/podcast/episode/239e4eac/plan-velo-yves-rocher-france

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